DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

digoxine: si elle est indispensable, attention aux interactions!

Digoxine: gare aux interactions médicamenteuses graves. Rev Prescrire 2009 ; 29 (314) ; 908-11



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction :

La digoxine, médicament à demi vie longue et d’élimination rénale, est utilisée dans l’insuffisance cardiaque ou dans le ralentissement des tachycardies. Ses principaux effets indésirables, favorisés par une accumulation de la digoxine, sont :

Sa concentration plasmatique thérapeutique est de 0,5 à 2 ng/ml. Chez les insuffisants cardiaques, elle serait plutôt de l’ordre de 0,5 à 0,8 ng/ml. De nombreux médicaments potentialisent les effets indésirables ou diminuent son efficacité.

Médicaments néphrotoxiques :

Médicaments augmentant la digoxinémie (sans altération rénale) :

Les macrolides ont montré par de nombreuses observations et plusieurs études qu’ils augmentaient la digoxinémie (augmentation moyenne de 70% avec la clarithromycine retrouvé dans 2 études pharmacocinétiques, augmentation de 2 à 4 fois avec la télithromycine, josamycine, azithromycine, erythromicyne, roxithromycine).

Il en est probablement de même pour les cyclines et le triméthoprime (sans précision).

La cordarone a aussi été reconnu comme augmentant la digoxinémie (sans compter l’addiction des effets cardiaques) avec des chiffres variables (augmentation de 70%, concentrations multipliées par 3 ou 4 avec parfois peu ou pas de modification).

Le verapamil et le diltiazem sont aussi responsables d’augmentation de la digoxinémie (avec d’autres inhibiteurs calciques probablement, sans précision), ainsi que des anti arythmiques de classe I.

Le même phénomène a été observé avec des antifongiques azolés : itraconazole et posaconazole.

Quelques données semblent incriminer aussi les ISRS : quelques observations semblent en faveur d’une augmentation de la digoxinémie avec les ISRS et une étude cas témoin canadienne (patient de plus de 66 ans) a retrouvé 3 fois plus de patient en surdosage chez ceux qui prenaient un ISRS (paroxétine, fluoxétine, sertraline, fluvoxamine) que chez les témoins mais les patients hospitalisés étaient plus souvent en insuffisance rénale.

Pour finir : (sans précision)

Médicaments potentialisant les effets cardiaques de la digoxine :

attention le dosage de la digoxinémie n’est pas alors un signe d’alerte suffisant puisque pas de surdose

Médicaments diminuant la digoxinémie :

Pour conclure :

Bien connaître les signes cliniques pour pouvoir dépister un surdosage en digoxine, informer le patient et son entourage sur son traitement, réaliser une surveillance biologique de la digoxinémie et de la créatininémie mais aussi clinique et ECG.


Commentaire

A la lecture de cet article, le nombre de médicaments pouvant interagir avec la digoxine est important. Il est dommage que le poids relatif des différentes interactions ne soit pas mentionné.

Il est dommage qu’il ne soit pas précisé, pour certaines interactions (comme les antifongiques imidazolés et les statines) s’il s’agit d’interactions de classe, ou si elles sont spécifiques des médicaments cités. Par exemple : le fluconazole interagit-il avec la digoxine ? La simvastatine interagit-elle ?

Il est certain en tous cas que ce papier nous incite à réévaluer l’indication de la digoxine notamment chez les patients âgés, chaque fois qu’elle est prescrite. On peut retenir deux messages forts particulièrement pertinents en médecine générale : les interactions avec les macrolides et avec les antidépresseurs.


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