DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Hépatite C: voici les antiprotéases!

Hutchison J, Manns M, Muir A et al, Telaprevir for previously treated chronic HCV infection, N Eng J Med 2010;362:1292-1303



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

Le traitement actuellement recommandé de l´infection par le VHC est l´association interferon-ribavirine pour une durée de 24 à 48 semaines, durée qui dépend du génotype viral considéré.

Dans le cas de l´infection par le VHC de génotype 1, la durée de traitement recommandée est de 48 semaines, avec un taux de réponse prolongée (assimilée à une guérison) de 40 à 50% selon les études. Pour les patients en échec, les stratégies actuelles consistent en la réintroduction des deux mêmes drogues, avec des régimes différents en termes de dose ou de durée. Le succès de ces traitements de seconde ligne est très limité.

Le telaprevir est une antiprotéase du VHC développée par le laboratoire VERTEX. La présente étude vise à évaluer la tolérance et l´efficacité de différentes stratégies thérapeutiques inclusant le telaprévir, associé à l´interféron et la ribavirine, en comparaison avec la bithérapie classique.

Méthode

La méthode, construite avec soin, assurait un suivi des patients par un groupe indépendant d´experts, qui examinait les résultats (en levée d´aveugle) à différents stade de l´étude, de façon à identifier les possibles événements qui auraient pu conduire à un arrêt prématuré.

Les patients ont été inclus par 53 centres , la plupart au Royaume uni.

Les critères d´inclusion étaient les suivants:

Etaient exclus de l´étude:

Les patients étaient randomisés dans quatre groupes thérapeutiques

Quatre règles d´interruption de traitement avaient été définies, en cas de non-réponse à différents stades, de rechute, ou de récidive.

le critère de jugement principal était la constatation d´une réponse virologique prolongée définie par un taux d´ARN VHC circulant indétectable 24 semaines après la fin du traitement.

Résultats

465 patients ont été randomisés de Février à Juin 2007, la majorité (68%) étaient des hommes et leur âge moyen était de 51 ans. 16% avaient une cirrhose, 57% étaient des non répondeurs, 36% des rechuteurs (réponse initiale non maintenue en cours de traitement) et 7% des récidiveurs (réponse en fin de traitement, puis réapparition de la charge virale après traitement).

Le taux de réponse virologique prolongée était significativement plus élevé dans chacun des trois groupes recevant du telaprevir:

On note que les taux de réponse virologique soutenue étaient nettement plus élevés (69%,76%,42% respectivement) parmi les patients rechuteurs que parmi les non répondeurs au traitement initial (39%,38% et 11% respectivement).

La plupart des échecs virologiques étaient observés au cours des douze premières semaines du traitement.

L´analyse de la tolérance montre que les effets indésirables attribuables au telaprevir sont essentiellement cutanés avec 50 à 60% de patients ayant présenté au moins un épisode de rash maculo papuleux. Seuls 5% des patients ont du interrompre le traitement en raison de rashes sévères.

Conclusion

Chez les patients porteurs d´un VHC de génotype 1 ayant eu un échec à une bithérapie classique, l´association du telaprevir au peginterferon et à la ribavirine permet d´obtenir une amélioration significative du taux de succès virologique prolongé.

La tolérance du traitement paraît acceptable, avec essentiellement une toxicité cutanée.


Commentaire

De nombreux patients porteurs d´un HCV de génotype 1 en échec thérapeutique après une première ligne de traitement sont en attente de propositions thérapeutiques réalistes, car les taux de réponse aux protocoles actuels de seconde ligne de bithérapie sont trop faibles (de l´ordre de 20%) pour que le jeu en veuille la chandelle, compte tenu de la mauvaise tolérance de la bithérapie.

Cet essai est un espoir majeur pour eux, puisqu´il leur apporte (surtout aux rechuteurs) une probabilité de guérison supérieure à 50%, au prix d´effets indésirables finalement pas considérablement plus importants.


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