DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Un sur-risque de thrombose veineuse lié aux anti-psychotiques?

Parker C,Coupland C Hipppisley-Cox J, Antipsychotic drugs and risk of venous thromboembolism: nested case-control study, BMJ 2010;341:c4245



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

La présente étude avait pour objectif d'évaluer le risque d'accident trhomboembolique veineux en fonction de l'exposition du sujet aux médicaments antipsychotiques. Il s'agit d'une étude cas-témoin populationnelle emboîtée, construite sur la UK QResearch primary care database.

La population étudiée était une cohorte ouverte de patients inscrits dans les cabinets médicaux participants entre le 1.1 1996 et le 1/7/2007. Le groupe des cas était l'ensemble des patients âgés de 16 à 100 ans qui avaient eu un premier épisode d'accident thromboembolique (thrombose veineuse profonde ou embolie pulmonaire au cours de la période de l'étude, y compris les diagnostics post mortem. Les patients contrôles étaient appariés sur le sexe, l'âge, le cabinet considéré et la période de consultation. Tous les patients contrôles étaient vivants et inscrits dans le cabinet médical au moment du diagnostic d'accident thromboembolique du cas auquel ils étaient appariés. Les patients contrôles ne devaient pas avoir eu d'épisode thrombo embolique antérieur à la date de référence du premier accident trhombo embolique.

Les données recucillies étaient l'âge, le sexe, le statut socio-économique , l'indice de masse corporelle, l'usage ou non de tabac à la date de référence du premier accident trhombo embolique. Les diagnostics psychiatriques suivants étaient identifiés: schizophrénie, trouble bipolaire, démence, à condition que le diagnostic en fût porté avant la date de référence du premier accident thrombo-embolique.Différentes comorbidités étaient également enregistrées. L'exposition aux médicaments étaient basée sur les prescriptions au moment de la date de référence, ou antérieures. La prise d'autres médicaments possiblement thrombogènes était recueillie.

25532 cas éligibles ont été identifiés (15975 thromboses veineuses profondes et 9557 embolies pulmonaires), ils ont été appariés à 89491 cas contrôles issus d'une population d'étude de 7267673 personnes. Les patients qui avaient reçu des drogues antipsychotiques au cours des 24 mois précédents avaient un risque d'accident thrombo embolique supérieur de 32% par rapport aux personnes qui n'en avaient pas reçues, en tenant compte de l'ajustement sur les facteurs de risques potentiels (odds ratio 1.32, IC 95% 1.23-1.42)

Les patients qui avaient débuté leur traitement anti psychotique dans les trois mois précédents avaient un risque doublé (1.97, 1.66-.2.33). Le risque était plus important pour les neuroleptiques 'atypiques' que pour les conventionnels (odds ratio 1.73, IC 95% 1.37-2.17 pour les produits atypiques, 1.28, IC 95% 1.18-1.38 pour les produits conventionnels). Les produits antipsychotiques les moins puissants étaient plus à risque que les plus puissants. Pour 10000 patients traités, le nombre de cas supplémentaires d'accidents thromboemboliques était de 4 (et de 10 pour les patients de plus de 65 ans).

Les auteurs concluent à l'existence d'une association significative entre la prise de produits antipsychotiques et le risque thrombo embolique


Commentaire

Cet article est d'abord intéressant par les moyens qu'il utilise, et fait remarquer que l'organisation du système de soins britanniques, ainsi que la constitution d'une base de données informatique exploitable de soins primaires sont des outils majeurs de la recherche en soins primaires.

L'association entre la prise d'antipsychotiques et le risque trhombo embolique semble établie, mais plusieurs points doivent être soulignés:

Pour la pratique en médecine générale, cette étude ne remet pas en cause la légitimité de la prescription des drogues anti psychotiques. Mais le généraliste qui prescrit pour la première fois un de ces médicaments, ou qui accompagne un patient chez qui un de ces produits a été prescrit, doit avoir l'oeil attentif au risque thrombo embolique et en tenir compte au plan de la prévention et du diagnostic précoce.


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