DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Traitement antirétroviral en préexposition VIH: première étude d'efficacité

Robert M. Grant, Javier R. Lama, Peter L. Anderson, et al., Preexposure Chemoprophylaxis for HIV Prevention in Men Who Have Sex with Men, N Eng J Med 2010, 10.1056/NEJMoa1011205



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

L'utilisation d'un traitement anti-rétroviral (TARV) dans la prévention du VIH porte de grands espoirs, comme l'ont déjà démontré deux essais majeurs cette année:

Ce sont maintenant les résultats de l'étude iPrEx qui sont publiés, la première étude d'efficacité en pré-exposition basée sur l'utilisation de TARV.

Presque 2500 HSH indemnes de VIH ont été randomisés en Amérique du Sud, USA, Thaïlande et Afrique du Sud dans un essai en double aveugle tenofovir oral/FTC monodose versus placebo. Les deux groupes ont reçu des préservatifs et un counseling intensif quant aux pratiques sexuelles à risques, puis ils ont subi toutes les quatre semaines, un test ELISA VIH. Tous les participants étaient dépistés et traités pour les IST et la syphilis à l'entrée dans l'étude, puis toutes les 24 semaines au cours de l'étude.

La médiane de suivi était d'1,2 années, représentant 3324 personnes-années. 36 contaminations par le VIH ont été identifiées dans le groupe tenofovir/FTC, contre 64 dans le groupe placebo. La réduction relative du risque est de 44% (IC 95% 15%–63%).Comme cela a été observé dans l'étude CAPRISA 004, il existe une forte corrélation entre l'efficacité et l'utilisation du produit, les réductions relatives du risque étant les suivantes:

Les effets indésirables et les interruptions de traitement ont été observés dans des proportions simulaires entre les deux groupes, sauf en ce qui concerne les nausées et la perte de poids précoces, plus fréquentes dans le groupe tenofovir/FTC

Une élévation de la créatinine a été observée chez 25 patients du groupe traité contre 14 du groupe placebo (on rappelle que le tenofovir a une toxicité rénale). La différence n'est pas significative (p=0,08).

Il n'a pas été observé de conduite de 'compensation de risque' (augmentation des pratiques sexuelles à risque en réponse à une supposée protection fournie par l'intervention. L'évolution des cd4 et de la charge virale était similaire dans les deux groupes, parmi les patients qui se sont contaminés au cours de l'étude. Il n'a pas été observé de résistance virale particulière chez les patients qui se sont contaminés dans l'étude. Une étude cas-témoins emboîtée a montré que la plupart des séroconversions dans le groupe traité sont survenues à un moment où le produit n'était pas détectable dans le plasma ni dans les compartiments intra-celllulaires.


Commentaire

Cette étude peut paraître décevante puisque l'efficacité globale de l'utilisation du traitement pré exposition n'est que de 44%. Mais la preuve est apportée que le principe d'un traitement pré-exposition peut apporter une diminution du risque. Il fat noter que l'analyse cas-contrôles a souligné que la prise du traitement peu avant l'exposition pourrait être un facteur plus discriminant d'efficacité que l'observance moyenne. De nouveaux essais doivent être conduits, explorant différentes combinaisons et protocoles de traiteemnt chez différentes populations à risques. Il aideront à optimiser les stratégies d'utilisation préventive de ces médicaments.

Accessoirement cet essai va complexifier le travail des chercheurs, puisqu'il faudra maintenant positionner les traitements pré-exposition dans l'offre de base au sein des essais de prévention.

Les politiques sanitaires devront également intégrer ces nouvelles données pour adapter les stratégies recommandées de prévention.


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