DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Tabagisme des jeunes: les messages préventifs doivent être dérangeants!

Sasco A, Collot N, Prévention du tabagisme chez les jeunes, Médecine 2009 : 177-9



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Le tabac représente un problème de santé public majeur. Alors même que l’ennemi est identifié, les multinationales, il représente la première cause de mortalité évitable et n’épargne aucune tranche de la population, notamment les jeunes adolescents chez qui les campagnes de prévention n’ont que peu d’impact. Pourtant, il existe un espoir. En effet, aux USA et au Canada, une campagne de « dénormalisation » de la cigarette s’appuyant sur les stratégies de marketing de l’industrie du tabac ont prouvé leur efficacité. La lutte contre le tabagisme exige un plan d’action commun au niveau familial, scolaire et sociétal.

L’échec actuel s’explique à la fois par une erreur de message et de forme. Ceci est d’autant plus dommageable que les firmes de l’industrie du tabac diffuse depuis des décennies l’idée que le tabac s’associe à la maturité, la rébellion, le glamour ou la popularité alors que la prévention tabagique s’appuie sur des thèmes qui n’ont que peu d’importance chez les jeunes tel que le souci de la longévité et des acteurs qui représente les autorités, à l’âge où la rébellion est presque une religion. De plus, le plan d’action sanitaire peut susciter de la curiosité chez les jeunes exposés au programme de prévention et donc une prise de contact avec le tabac beaucoup plus précoce.

La stratégie antitabac s’appuie désormais sur la publicité comme le suggère le Dr Gro Harlem Brundtland, ancienne directrice générale de l’OMS reprenant ainsi les codes et la manière de concevoir le public visé tel que le thème de la manipulation, illustrée par le rapport 2004 de la Coalition Québécoisepour le Contrôle du Tabac : « parler de l’industrie du tabac [...] c’est apprendre aux jeunes que l’industrie du tabac veut leur argent, qu’elle se moque de leur santé, qu’elle a caché et nié les dangers du tabac pendant 50 ans, qu’elle étudie le profil psychologique des enfants de 11, 12 et 13 ans pour connaître les facteurs qui les motivent à fumer et que ses activités de marketing visent les jeunes en positionnant le tabac comme un symbole de maturité ».

Il est nécessaire de ne plus culpabiliser ou diaboliser un fumeur qui développe intrinsèquement une résistance aux messages de santé mais de l’intégrer avec les non-fumeurs dans une réflexion plus globale- politique, économique, responsable de 66000 morts par an en France. Le message n’est donc plus centré sur les problèmes de santé et permettrait d’accepter le rôle de l’Etat et d’en soutenir les mesures restrictives notamment envers le tabagisme passif.


Commentaire

Le sevrage tabagique concerne tous les professionnels de santé, vise tous les fumeurs même s’il faut savoir rester souples face à certaines périodes charnières dans la vie de chaque individu et présente une efficacité sur la morbi-mortalité. L’objectif reste l’abstinence à long terme. Le plan d’action s’appuie sur le conseil minimal, l’évaluation de la dépendance via le test de Fagerström mais aussi de la motivation. Enfin, il faut rechercher des co-morbidités ou addictions. La roue de Prochaska est une approche novatrice du changement qu’elle présente comme un processus et constitue un guide d’intervention.

Chez les adolescents, les traitements substitutifs nicotiniques ne sont pas contre-indiqués mais doivent être réservés à l’adolescent de plus de 15 ans avec une dépendance avéré et une forte motivation. Néanmoins, il faut associer voire privilégier les thérapies cognitivo-comportementales. A retenir, le Bupropion et la Varénicline n’ont pas été évalués dans cette catégorie de population.

Enfin, afin d’optimiser le sevrage tabagique, il faut prévenir les facteurs d’échec tels que la prise de poids, le syndrome de manque,la motivation insuffisante, le degré de dépendance, les co-addictions ou le coût.

La rechute dans le sevrage tabagique n’est pas à considérer un échec au sevrage mais comme une étape vers la victoire finale


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