DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Au même titre que les autres maladies chroniques, le VIH et ses traitements comportent leurs propres risques, leur dépistage et leur suivi doivent être réalisés par le médecin généraliste, et obéit a certaines recommandations.

Pr J.P. Aubert, Dr G. Castanedo,Dr D. Baruch, Prévention, dépistage, et prise en charge des risques associés au VIH. Le concours médical mars 2011



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Prévention, dépistage, et prise en charge des risques associés au VIH

Que ce soit à cause du virus lui même, ou du traitement antirétroviral,

le patient séropositif au VIH encourt des risques médicaux plus élevés que la population générale.

Le médecin généraliste doit savoir dépister et traiter ces risques, tout en collaborant avec le spécialiste.

Risque cardiovasculaire:

Le VIH lui même est considéré comme un facteur de risque cardiovasculaire supplémentaire, nécessitant parfois un avis cardiologique.

Le médecin traitant doit alors limiter les autres facteurs de risque par différentes méthodes, règles hygiénodiététiques,

ou traitement médicamenteux:

- arrêt du tabac (éventuellement avec l´aide d´un médecin spécialiste).

- activité physique au moins 30 min par jour.

- contrôle tensionnel strict avec objectifs identiques a ceux recommandés pour la population générale (130/80 pour les diabétiques, 140/90 pour le reste de la population)

- aspirine à faible dose si le risque d´IDM a 10 ans est supérieur à 20%.

- contrôle annuel du bilan lipidique (objectifs de LDLc identiques a ceux de la population générale en considérant le VIH comme un facteur de risque supplémentaire)

avec traitement par règles hygieno-diététiques, adaptation du traitement antirétroviral par le spécialiste,

et prise de pravastatine ou rosuvastatine en dernière intention (les autres traitements pouvant engendrer des interactions médicamenteuses).

L´ajout d´un fibrate sera discuté en cas d´hypertriglycéridémie.

Diabète:

L´incidence du diabète chez les patients VIH+ est quatre fois supérieure à celle de la population générale.

Un dépistage par glycémie à jeun deux fois par an est donc recommandé.

La prise en charge thérapeutique ainsi que la recherche de complications sont identiques à ceux de la population générale.

Ostéoporose:

La fréquence du déficit en vitamine D, et l´association possible de ce déficit a des pathologies fréquentes chez le patient VIH (cancers...),

font que son dosage et son traitement (par uvédose jusqu´à correction de la carence) sont recommandés

chez tous les patients (objectif >30ng/ml).

une ostéodensitométrie est également souvent indiquée et sera complétée par le bilan suivant en cas de T-score<-1: calcium, PTH, TSH .

Retentissement rénal:

Le risque rénal est accru par le virus du VIH mais également par certains traitements, et doit donc être surveillé par l´évaluation régulière de la clairance de la créatinine et de la protéinurie (auxquelles s´ajoute le dosage de la phosphorémie a jeun et de la glycosurie lors d´un traitement par ténofovir).

Une maladie rénale chronique doit être prise en charge conjointement par le médecin traitant, l´infectiologue, et le néphrologue.

Retentissement hépatique:

Les co-infections avec le VHB, VHc, VHA étant très fréquentes, ces pathologies doivent systématiquement être recherchées

et une vaccination pour l´hépatite B et A doit être effectuée.

Le VIH aggrave le pronostic de ces maladies, et une trithérapie adaptée peut agir sur les 2 virus dans le cas de l´hépatite B.

Un dosage des transaminases est recommandé une fois par an, et en cas d´anomalies, une cause intercurrente (VHB, VHC, stéatose) doit être recherchée avant d´attribuer la cytolyse à un des traitements.

La stéatose hépatique est également fréquente et sa prise ne charge ne repose que sur des règles hygieno-diététiques.

Retentissement neurologique:

- les neuropathies périphériques sont parfois non régressives et nécessitent un traitement symptomatique au long cours mis

en place et réévalué par le médecin traitant.

- Les troubles neuro-cognitifs mineurs sont fréquents et de diagnostic difficile, il faut préalablement en éliminer

toutes les autres causes. La prise en charge est alors hospitalière.

Cancers:

Le risque relatif de cancer chez le patient VIH+ étant de 3 à 20 fois celui de la population générale, les stratégies de dépistages

doivent être adaptées.

- frottis cervico-vaginal une fois par an.

- examen proctologique 1 fois par an chez les hommes ayant des rapports homosexuels, les femmes ayant eu une dysplasie ou un cancer du col, ou toute personne ayant eu des condylomes.

- examen régulier de l´ensemble du revêtement cutané.

- échographie hépatique 2 fois par an en cas de co infection avec le VHB ou VHC, ou de fibrose hépatique.

- le dépistage du cancer du sein reste identique a celui de la population générale.

Prévention et dépistage des IST:

le port du préservatif doit être systématique même en cas de charge virale indétectable.

En cas d´accident de préservatif, un dépistage rapide du patient exposé ainsi qu´un traitement post-exposition adapté au traitement du patient source doivent être entrepris précocement par le médecin généraliste en association avec le spécialiste.

Le dépistage des autres IST doit également être régulier.

Vaccination

Les vaccins recommandés sont:

- vaccin anti grippal tous les an

- vaccin anti pneumococcique tous les 5 ans

- vaccin anti VHb en cas d´absence de marqueur VHB

- ROR en cas de sérologie rougeole négative et si CD4>200/mm3


Commentaire

Commentaire:

Avec les l´avancement des traitements antirétroviraux, le virus du VIH entraine une maladie non plus mortelle, mais chronique, et devant donc être prise en charge conjointement par le médecin de ville et l´infectiologue.

Le dépistage des complications et la prévention de celles ci sont du ressort du médecin traitant qui doit alors connaitre

leur modalité, ainsi que les objectifs de traitements, au même titre que ceux d´autres maladies chroniques telles que le diabète ou l´hypertension artérielle.

Cet article en rappelle les principaux aspects.


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