DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Le dépistage systématique du cancer de la prostate ne diminue pas la mortalité spécifique après 20 ans de suivi

Sandblom G, Varenhorst E, Rosell J, Löfman O, Carlsson P. Randomised prostate cancer screening trial: 20 year follow-up. BMJ 2011;342:d1539



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Dépistage du cancer de la prostate
Introduction

En 2010, une méta-analyse publiée dans le British Medical Journal a montré que le dépistage systématique entraînait une augmentation du nombre de cancers détectés sans réduire ni la mortalité globale ni la mortalité liée à ce cancer.

En mars 2011, le BMJ publie les résultats de la Norrköping study analysant la mortalité spécifique comparée après 20 ans de suivi.

Méthode

L’essai est comparatif randomisé, incluant 9026 hommes de 50 à 69 ans en 1987 , 1494 ont été tirés au sort pour faire partie du groupe de dépistage ayant lieu tous les 3 ans par toucher rectal et dosage des PSA combiné.

Le critère principal de jugement est la mortalité par cancer de la prostate au 31 décembre 2008.

Les critères secondaires sont les diagnostics de cancer de la prostate au 31 décembre 1999, le grade, la classification TNM et traitements.

Résultats

Quatre-vingt-cinq (5,7 %) cancers de la prostate ont été diagnostiqués dans le groupe dépistage (dont 43 lors des sessions de dépistage systématique), et 292 (3,9 %) dans le groupe témoin.

La proportion de cancers localisés était significativement plus élevée dans le groupe dépistage (56,5 % vs 26,7 %, p < 0,001). La prévalence des cancers non localisés ne différait pas entre les 2 groupes (2,5 % vs 2,8 %, p = 0,44).

Des 85 hommes du groupe dépistage qui ont eu un cancer de la prostate, 69 (85 %) sont décédés, dont 30 (35 %) de leur cancer. Dans le groupe témoin, 252/292 (86 %) sont décédés, dont 130 (45 %) de leur cancer. Le risque relatif de décès d’un cancer de la prostate dans le groupe dépistage était de 1,16 (IC95 % = 0,78-1,73). Il n’y avait pas de différence de survie globale ou spécifique entre les deux groupes.

Conclusion

Après 20 ans de suivi, la mortalité spécifique du cancer de la prostate ne différait pas significativement entre les patients du groupe ayant eu un dépistage systématique tous les 3 ans et ceux du groupe témoin.


Commentaire

Ces données sont importantes étant donné un suivi à long terme sur un échantillon important de population. Elles confirment les premiers résultats de 2010 sur l´absence de gain de mortalité du dépistage systématique du cancer de la prostate. Le dépistage ne doit donc se faire qu´au cas par cas étant donné la iatrogénie pouvant être importante causée par le surdiagnostic et traitement du cancer de la prostate.


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