DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Mise au point sur l'infection génitale à Chlamydia Trachomatis selon des données récentes

Revue Prescrire juin 2011/TOME 31 N°332:pages 445-450



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Infections génitales à Chlamydia Trachomatis (1/2), Revue Prescrire juin 2011/TOME 31N°332:pages445-450
Risques des complications des infections à Chlamydia Trachomatis, performances des moyens diagnostiques et thérapeutiques en population générale et chez les femmes enceintes

Les infections génitales par CT sont les infections bactériennes sexuellement transmissibles les plus fréquentes en Europe. Elles touchent majoritairement les personnes sexuellement actives de 15 à 30 ans. En France, une vaste enquête en population générale à montré que la prévalence était de 3.2 % des femmes et 2.5 % chez les hommes de 18 à 29 ans.

Chez les femmes :

Elles sont asymptomatiques dans plus de 70 % des cas. Spontanément, l’infection guérit lentement. Après guérison, l’immunité n’est que partielle et les ré infestations sont possibles avec parfois un état inflammatoire chronique.

Surtout des infections génitales basses : vaginites, cervicites, urétrites , avec signes peu spécifiques : leucorrhée, douleur en urinant, douleurs pelviennes, métrorragies, dyspareunie. L’examen recherche un écoulement cervical mucopurulent, des douleurs à la palpation des annexes au TV.

Atteintes inflammatoires pelviennes :endométrite, salpingite, parametrite, infection ovarienne, abcès tubo-ovarien, péritonite pelvienne , 60% seraient à peine symptomatiques. Rarement, l’infection se complique d’un sd de Fitz-Hugh-Curtis. Le risque d’atteinte inflammatoire pelvienne dans les suites d’une infection est difficile à estimer en raison de l’incertitude diagnostique. Elle peut être liée à un geste endo- utérin réalisée chez une femme ayant une infection basse jusque-là passée inaperçue.

L’inflammation chronique, favorisée par les réinfections, est parfois à l’origine de lésions tubaires séquellaires qui favorisent les GEU voire une stérilité tubaire ( risque d’infertilité chez les femmes symptomatiques variant de 10 à 20% selon les études).

Chez les hommes :

Infections sous forme d’urétrite , d’orchi-épididymite, peut être de prostatite. La moitié des hommes infectés sont asymptomatiques. Le retentissement sur la fertilité masculine est controversé.

Arthrite réactionnelle et syndrome oculo-urétro-synovial (sd de Reiter):

Surtout chez les hommes, 1% des infections par CT. Arthrite douloureuse d’une ou plusieurs articulations qui apparaissent 2 semaines après une urétrite puis atteinte oculaire (conjonctivite bilatérale, uvéite, kératite ou névrite optique ). Episode pouvant durant 4 à 6 mois et il n’est pas certain que le traitement antibiotique influence cette épisode.

Moyens diagnostiques :

La présence de CT signe l’infection.

PCR : Sp : 100%, Se >95%

sur écouvillonnage urétral, endocervical (plus sensible chez les femmes), vulvaire, vaginal, conjonctival, rectal ou sur prélèvement de sperme ou d’urine (1 er jet)( plus confortable chez l’homme).

Sérologie : peu sensible (méthode de diagnostic pour les PNP du NRS)

Moyens thérapeutiques : (balance bénéfices risques franchement positive)

Infection non compliquée : azithromycine : 1 g en dose unique ou doxycycline (200mg*2pdt 7j) : grande efficacité (97% des cas) et efficacité similaire.

Traitement du partenaire ou abstinence sexuelle sinon port de préservatif.

Ne pas oublier les autres IST : HIV, TPHA-VDRL, VHB, VHC, gonocoque

ATB thérapie contre le gonocoque simultanée, en l’absence d’accès au diagnostic biologique :Ciprofloxacine, ceftriaxone, cefixime, spectinomycine.

CT et grossesse :

Infection qui semble avoir peu de conséquences, la bactérie transmise au NNé lors de l’accouchement, peut donner une conjonctivite voire une PNP néonatale d’évolution favorable.

Ttt par amoxicilline pdt 7 j (500mg*3)

Evocation de lien entre infection à CT et RPM, accouchement prématuré, hypotrophie fœtale, mort in utero : études discordantes.

L’infection de CT avec ascension dans les voies génitales hautes, après l’accouchement, peut provoquer des endométrites.

Portage asymptomatique : pas de preuve solide en faveur d’un traitement.

En pratique : la grossesse n’est pas une situation justifiant un dépistage.


Commentaire

Article très clair, qui fait une mise au point sur une infection fréquente en ile de France et regroupant plusieurs études récentes.Un certains nombre de questions restent sans réponses, comme par exemple la différence de prévalence homme-femme ( 2.5% versus 3.2 %), l'absence de critères précis de choix entre la PCR sur le premier jet urinaire et les examens locaux ( cervicaux vaginaux ou urethraux).Enfin, à la marge du sujet, la recherche et le traitement des co infections, notamment les infections à gonocoques, VIH et syphillis, posent de délicats problèmes au clinicien.


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