DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

SEP: de nouveaux traitements..... grevés de lourds effets secondaires!

Chardin A, Stankoff B, Dossier sclérose en plaques: traiter et prévenir les poussées.Concours Med 2011, 133:372-5



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Les traitements spécifiques de la sclérose en plaques ont beaucoup évolué dans ces dernières années, notamment par l'utilisation de traitements de fond de type immunomodulateurs (interféron et acétate de glatiramère), ainsi que la mitoxantrone et le natalizumab. Le présent résumé d'article ne s'intéresse qu'à ces traitements des poussées et de fond.

Traitement des poussées

Il repose toujours surles perfusions intraveineuses de méthylprednisolone à haute dose, 1 gramme par jour pendant trois jours (parfois jusqu'à dix jours). Ce traitement raccourcit la durée des poussées mais n'a pas d'effet à moyen terme.

Traitements de fond

Les traitements de première ligne: les immunomodulateurs

Ce sont les interférons bêta et l'acétate de glatiramère. Ces médicaments d'exception nécessitent une prescription et un renouvellement par un neurologue.

Les interferons bêta

Plusieurs molécules sont disponibles, toutes par voie injectable (SC ou IM). Ils sont indiqués:

Ces produits sont injectables,le patient doit être formé à l'auto injection, le produit doit être réfrigéré, le patient doit pouvoir stocker et éliminer les aiguilles.

Principaux effets secondaires: syndrome pseudo grippal, complications locales cutanées, troubles de l'humeur, troubles thyroïdiens, toxicité hématologique et hépatique.

Le traitement est contre indiqué pendant la grossesse et les femmes doivent être sous contraception si elles sont en âge de procréer

L'acétate de glatiramère (COPAXONE)

Administré par voie sous cutanée quotidiennement dans les formes rémittentes (20mg par injection). Son efficacité est identique à celle des interférons, et ses indications sont les mêmes. Ce traitement n'a pas fait la preuve indiscutable de son efficacité sur la progression du handicap.

Principaux effets secondaires:

L'acétate de glatiramère et contre-indiqué pendant la grossesse et l'allaitement.

Traitements de deuxième ligne

Ils ont montré une efficacité plus grande que les immunomodulateurs, mais avec des effets secondaires plus lourds, et ne sont aujourd'hui utilisés qu'en deuxième intention.

Le natalizumab (TYSABRI)

C'est un anticorps monoclonale anti alpha4-intégrine (cette molécule, exprimée à la surface des lymphocytes activés, est impliquée dans le passage de la barrière hémato-encéphalique)

Administré par perfusion intraveineuse toutes les quatre semaines ( 300mg par perfusion), il diminue le nombre annuel de poussées de 68% par rapport au placebo, soit un taux supérieur à celui des immunomodulateurs. Les femmes en âge de procréer doivent être sous contraception.

Cependant ses effets secondaires sont plus importants:

Le risque de LEMP augmente de manière importante au delà de deux années de traitement (plus de 1 cas sur 800, et même un cas sur 200 si le patient a déjà reçu un immunosuppresseur). Compte tenu de ce risque de maladie incurable l'utilisation de ce produit est très discutable et tout patient traité doit avoir un bilan préthérapeutique complet à la recherche d'une immunodépression ou d'une tuberculose.

La mitoxantrone (ELSEP)

C'est une anthracycline utilisée en cancérologie depuis plus de vingt ans, son efficacité est prouvée dans les formes aggressives de SEP, rémittentes ou secondairement progressives avec poussées surajoutées. L'administration se fait en six cures mensuelles intra veineuses

Les effets secondaires sont:

Le produit impose un bilan préthérapeutique systématique à la recherche d'un foyer infectieux, et un bilan cardiologique. Les femmes en âge de procréer doivent être sous contraception. Une surveillance hématologique serrée (NFS tous les mois) et cardiologique (écho annuelle) est nécessaire

Le fingolimod (GYLENIA)

Il s'agit d'un immuno suppresseur très particulier, puisqu'il séquestre les lymphocytes dans les organes hématopoïétiques secondaires. Il permet une réduction du taux annuel des poussées de 52% et une dminution de la progression du handicap d'environ 30% à deux ans, par rapport au placebo.

Ses principaux effets secondaires sont:


Commentaire

Certes, de nouveaux produits sont apparus dans le traitement de la sclérose en plaques.

Mais pour l´instant, les résultats de ces traitements ne sont pas significativement supérieurs à l´interféron. Par contre ils sont tous grevés d´effets secondaires graves, dont la fréquence est pour l´instant mal connue.

Nous sommes loin de la révolution, pour l´instant restons-en aux interférons...


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