DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Quid du dépistage systématique du cancer prostatique?

Prescrire rédaction. PSA et cancers localisés de la prostate: des bénéfices mal démontrés, des effets indésirables avérés et des questions en suspens. Rev Prescrire 2009 ; 29 (308): 437-443



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes de plus de 50 ans.Il est le plus souvent découvert à un stade localisé du fait du dosage répandu du PSA, complété par un toucher rectal.

La simplicité du dosage du PSA , qui permet un dépistage précoce de la plupart des cancers prostatiques, a conduit à des prescriptions très larges sans prevues de l'efficacité en termes de mortalité. Devant la longue période asymptomatique de ce type de cancers, et l’efficacité modeste des traitements proposés, on s’interroge sur la balance bénéfice- risques du dépistage des cancers localisés de la prostate.Cet article fait le point de plusieurs études multicentrique à grande echelles sur les resultats du dosage du Psa.

Le dosage du PSA.

Le PSA est une protéine non spécifique du cancer de la prostate (hypertrophie bénigne, cancer colique, broncho-pulmonaire.)

La valeur seuil de 4ng/ml couramment admis, est discutable : variations individuelles, sensibilité pour le diagnostic de cancer de la prostate de 70%, spécificité de 85%, valeur prédictive positive faible de 28 à 35% , soit 70% des cas où PSA anormal et absence de cancer !

Les performances diagnostiques des variantes du PSA total ( PSA fractionné) ne sont pas meilleures, et d’utilisation non consensuelle.

Le toucher rectal

Utilisé seul, il dépiste moins bien les cancers que le dosage de PSA, et il est opérateur-dépendant.Néanmoins, environ 20 % des cancres de la prostate ne fabriquent pas de PSA et ne seront donc diagnostiqués que par le toucher.

Combiné avec le dosage du PSA, il augmente le dépistage de cancer d’un quart à un tiers mais aussi le nombre de biopsies inutiles de deux tiers.

Quatre essais randomisés, dont deux terminés
Les effets indésirables du dépistage

Les faux positifs : source d’inquiétude, de répétition des dosages de PSA et de biopsies prostatiques, avec ses risques

Les diagnostics par excès c’est -à-dire cancers dont l’évolution n’aurait pas compromis la santé des patients, représentent 30 à 80% des cancers dépistés, et exposent les patients au surcroît d’effets indésirables de certains traitements : incontinence urinaire, troubles de l’érection, rectite.

Les effets indésirables fréquents des biopsies prostatiques sont l’hématurie et l’hémospermie, mais peuvent parfois être plus graves avec rétention aigüe d’urine, septicémies et rarement décès.

Conclusion

L’intérêt du dépistage des cancers prostatiques avec dosage du PSA combiné ou non au toucher rectal n’est pas démontré en terme de diminution de la mortalité.En revanche l’exposition des faux positifs aux risques de la biopsie, et le sur-traitement de cancers localisés exposent les patients aux effets indésirables de traitements lourds.

Un dépistage systématique ne semble pas justifié à l’heure actuelle, en attendant les résulats finaux des études en cours


Commentaire

Commentaire

Cet article permet de peser le bénéfice-risque du dépistage systématique du cancer prostatique et de ses conséquences.

Les études bien menées sont peu nombreuses, encore en cours et ne permettent pas de conclure à l’intérêt de la systématisation du dépistage, mais mettent bien en évidence les effets indésirables de celui-ci, et l’exposition aux risques des traitements de patients avec cancers localisés d’évolution lente.

En regard des critères OMS du dépistage des cancers, le dosage du PSA n'est pas recommandable à ce jour. Il nous manque aujourd’hui des éléments permettant de cibler la population qui pourrait tirer partie de ce dépistage.

Aujourd’hui, le praticien peut informer mais n’est pas en mesure d’inciter son patient à la réalisation du dépistage du cancer prostatique. Il faut espérer que les conclusions des études en cours, mêmes s’il existe des biais méthodologiques, permettront de nous orienter


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