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Molluscum contagiosum : quelle prise en charge proposer?

Revue prescrire 2015Molluscums contagiosums. Attendre leur disparition spontanée : une option raisonnable Rev Prescrire ;



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

Environ 5% des enfants ainsi que certains adolescents et jeunes adultes sont atteints de molluscums contagiosums. Ces lésions cutanées sont causées par un virus de la famille des orthopoxvirus. Elles sont bénignes mais contagieuses et peuvent être inesthétiques, ou source de prurit ou d’inconfort. Quels sont les prises en charges à proposer ?

Matériel et méthode

La revue Prescrire a effectué une synthèse de l’évaluation disponible en consultant les bases de données BML, Infobanque AMC, NGC, Embase, Medline, The Cochrane Library. Les sites internet des organismes suivants ont été consultés : AHQR, CDC, HAS, InVS, KCE, NICE, SIGN.

Résultats

Les lésions cutanées évoluent pendant 2 mois en moyenne, puis régressent spontanément en 8 mois en moyenne (rarement plus d’un an). Elles laissent parfois des cicatrices. On pourra éviter leur transmission en couvrant les lésions, en ne partageant pas son linge de toilette et ne baignant pas l’enfant avec les autres.

Lorsqu’une destruction des lésions est souhaitée, des méthodes physiques et des traitements topiques sont actuellement utilisés. Ils sont peu évalués (pas d’étude versus absence de traitement ou comparaison entre eux).

Le curetage des lésions provoque des saignements légers et des douleurs modérées. Les récidives ont été d’autant plus fréquentes que les lésions étaient nombreuses, les sites d’atteintes multiples, ou qu’il existait une dermatite atopique associée.

La cryothérapie à l’azote liquide semble efficace chez 93 à 100% des 52 patients de l’étude, après 6 semaines de traitement avec 1 à 4 applications espacées de 1 semaine. Elle cause des douleurs, des érythèmes, des vésicules et des érosions à la majorité des patients. Des cicatrices atrophiques ont été observées notamment sur peau noire.

L’anesthésie locale préalable à ces méthodes n’a pas été évaluée. Les crèmes contenant une association lidocaïne + tétracaïne (PLIAGLIS®) ou prilocaïne (EMLA®) exposent à des effets indésirables rendant leur utilisation défavorable lors de lésions étendues ou proche des yeux. L’inhalation de protoxyde d’azote + oxygène gazeux (KALINOX®…) semble alors plus appropriée.

Les essais recensés par le groupe Cochrane concernant les traitements topiques ont tous été jugés de mauvaise qualité. Après 3 à 6 semaines de traitement, seul le peroxyde de benzoyle (PANNOGEL®, PAPCLAIR®…) et l’association nitrite de sodium + acide salicylique ont semblé avoir une efficacité un peu supérieure aux substances comparées.

L’hydroxyde de potassium (MOLUTREX®, POXKARE®) a des effets indésirables de type de rougeurs, irritations, sensation de brûlure et troubles de la pigmentation. Son efficacité est inégale selon les études.

L’Imiquimod 5% crème (ALDARA®) expose à des effets indésirables cutanés type prurit, douleurs, brûlures, lésions croûteuses, saignements et rares effets généraux (céphalées, myalgies, atteintes hépatiques). Son efficacité semble par ailleurs minime.

Lors de la grossesse il est plus prudent d’éviter tout traitement topique, et de couvrir les lésions maternelles pour éviter une transmission au nouveau-né.

Conclusion

L’abstention thérapeutique et la prévention de la transmission en couvrant les lésions est une option qui semble raisonnable. Si une ablation des lésions est souhaitée, on choisira une méthode physique.


Commentaire

Commentaire

Cet article représente un réel apport pour la pratique clinique en médecine générale. Les molluscums contagiosums sont des lésions cutanées fréquentes. Cet article donne aux médecins généralistes des arguments pour aider les familles dans leur prise de décision. Il est intéressant de voir que l’abstention thérapeutique reste probablement le choix le plus raisonnable. On notera également que les méthodes physiques, alors qu’elles semblent instinctivement plus invasives au clinicien, ont une balance bénéfice risque plus favorable que les traitements topiques.


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