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Contraception de l’adolescente : quelques données à repréciser

Contraception de l’adolescente : quelques données à repréciser - Médecine et enfance – 15 fev 2014 – C. Bouvattier



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Contraception de l’adolescente : quelques données à repréciser - Médecine et enfance – 15 fev 2014
Contexte

Le 14 décembre 2012, une jeune femme dépose plainte contre Bayer. A 19 ans, elle a été victime d’un accident vasculaire cérébral alors qu’elle utilisait une pilule de 3e génération. Elle restera lourdement handicapée. C’est le début d’une tempête médiatique qui durera plusieurs mois.

Le 26 mars 2013, l’ANSM publie un communiqué rappelant le risque veineux attribuable aux contraceptifs oraux combinés : soit 2549 accidents thrombo-emboliques veineux et 20 décès liés à des embolies pulmonaires par an.

Sur un plan épidémiologique, 100 millions de femmes ont une contraception oestroprogestative à travers le monde. Et, le nombre de grossesse aboutissant à une IVG continue de progresser chez les moins de 19 ans malgré une large diffusion de la contraception en France.

Rappel : Les différentes générations de CO

Il y a 4 générations de pilules oestro-progestatives. Les premières générations n’étant quasiment plus disponibles en France.

Toutes les générations contiennent comme oestrogènes de l’éthynilestradiol à doses variables. Exceptées les pilules avec oestrogènes naturels, sorties en 2009, qui contiennent de l’Estradiol (Qlaira® et Zoély®).

Les générations elles sont définies selon le type de progestatif qu’il contient.

La consultation de prescription

Cette consultation doit permettre d’informer la patiente sur la sexualité, la physiologie de la grossesse, les différents types de contraception, leurs indications, contre indications et leurs causes d’échecs. Il faut également rechercher les éventuelles contre-indications et, notamment les antécédents personnels et ou familiaux de phlébite et EP.

Le risque cardiovasculaire de la contraception oestroprogestative

Le risque se situe essentiellement dans les 12 premiers mois de l’initiation de la contraception. Il est de 4 à 6 pour 10 000 femmes par an et concerne toutes les générations de pilules oestroprogestatives. Le risque de phlébite est plus important que de celui d’embolie pulmonaire.

On retrouve souvent chez les patientes ayant eu des accidents thromboemboliques sous pilule des antécédents de thrombose ou anomalie de la coagulation.

Pour rappel en cas de prise de progestatifs seuls, il n’y a pas de risque veineux.

Et, le risque augmente avec les facteurs de risque habituels de thrombose que sont l’âge, l’immobilisation prolongée, l’obésité et le tabac.

Les pilules de 3ème génération ?

Le risque d’accident thromboembolique veineux des pilules dites de 3ème génération est augmenté de 1,7 fois (IC à 95% : 1,4-2,0) par rapport aux pilules de 1ère et 2ème générations.

Elles n’apportent pas de bénéfices supplémentaires sur l’acnée, la prise de poids, les nausées, les mastodynies, la dysménorrhée, l’aménorrhée ou les métrorragies.

A noté que quelle que soit la galénique le risque thrombo-embolique est identique : per os, transdermique ou vaginal.

Les pilules avec oestrogènes naturels ?

Qlaira® et Zoély® sont sorties en 2009. Elles ne contiennent pas de l’Ethynilestradiol comme toutes les autres pilules mais de l’oestradiol.

Ces pilules sont trop récentes et n’ont pas encore été évalués au moment de l’article. Les études faites depuis ne montrent en fait aucune supériorité par rapport aux autres pilules.

Les pilules avec acétate de cyprotérone ?

Le risque est identique aux pilules de 3ème génération. Diane35® et ses génériques ont d’ailleurs été retirés du marché en mai 2013 devant les risques de thrombose et EP. Elle a été remise sur le marché par la commission européenne mais seulement dans l’indication de l’acné. Il a été exigé une révision des notices et une meilleure information sur les contre-indications.

De plus, la supériorité de Diane 35 ® par rapport aux pilules oestroprogestatives dans le traitement de l’acné est peu fondée.

Y a t’il eu un changement de méthode post-contraceptive suite au scandale médiatique

En effet, en 1995 à la suite du « Pill scare » en Angleterre, il y avait eu une augmentation des IVG de 15%. Au moment de l’écriture de l’article, le chiffre n’était pas connu mais il s’avère qu’en 2013 le nombre d’IVG a augmenté de 5% en France.

Par ailleurs les poses d’implants contraceptifs et DIU sont plus nombreuses. Les jeunes femmes sous pilule de 3ème et 4ème générations ayant opérés un transfert vers ces méthodes.

Donc on prescrit quoi ?

Il faut privilégier en première intention les pilules oestroprogestatives de 2ème génération. Et, rappeler que Diane35® ne doit plus être prescrit que comme un traitement anti-acnéique.

Enfin, dans tous les cas prendre en compte la balance bénéfice risque et les bénéfices non contraceptifs potentiels (douleur pelvienne, saignements, hirsutisme, acné,...).


Commentaire

Un article qui malgré son titre se focalise essentiellement sur les risques cardiovasculaires des pilules oestroprogestatives et n’aborde pas l’ensemble des dispositifs contraceptifs à disposition des jeunes filles.


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