DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

La scoliose idiopathique est une pathologie fréquente qu’il est important de dépister en médecine générale qui voit de plus en plus de dans sa patientèle de suivi pédiatrique, notamment lors des certificats de sport

Simon AL, Ilharreborde B. Dépistage et surveillance d'une scoliose idiopathique. Rev Prat 2015; 655:1155-11588



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Le dépistage et Surveillance d’une scoliose idiopathique
Introduction

La scoliose, déformation tridimensionnelle du rachis, est un motif fréquent de consultation car il concerne 2 à 3% de la population, avec une prédominance féminine. Le dépistage en période prépubertaire doit être systématique, notamment en cas d’antécédents familiaux car il existe une forte participation génétique. Le diagnostic précoce permet une prise en charge orthopédique afin de limiter les recours à une intervention chirurgicale.

1. Démarche diagnostique
a. Interrogatoire

Il faut rechercher les antécédents familiaux et les âges de la fratrie, ainsi que des signes évocateurs d’une scoliose secondaire : enfant prématuré, retard d’acquisition, épilepsie, douleur, raideur.

b. Recherche d’une gibbosité

L’examen débute par la mesure de la taille assise et debout puis analyse la posture globale de face et de profil en recherchant une asymétrie. De profil, on mesure la gîte frontale au fil à plomb : le fil mis au milieu des épineuses doit passer par le pli interfessier. Le signe pathognomonique est la gibbosité, sujet penché en avant-bras pendants tête en bas et jambes tendues., l’examinateur regardant le rachis en vue tangentielle.

c. Eliminer une attitude scoliotique

Une inégalité de longueur des membres inférieurs peut entrainer une déviation du rachis appelée « attitude scoliotique ». La symétrie du bassin se mesure de face sur la hauteur des épines iliaques antéro-supérieures, ou de dos en se repérant sur les fossettes sacrées ou les épines iliaques postéro-supérieures.

d. Statut pubertaire

Les signes pubertaires secondaires de Tanner et la date d’apparition des premières règles doivent être précisés.

e. Rechercher une cause

La scoliose idiopathique est la plus fréquente mais reste un diagnostic d’élimination. Le médecin doit éliminer les scolioses « malformatives » présentes depuis la naissance, et rechercher des signes cliniques en faveur d’une cause secondaire.

f. Classification

La déformation se caractérise par :

2. Examens radiologiques.
a. Radiographie standard rachis : examen indispensable. Confirmation si angle de Cobb> 10° et existence d’une rotation vertébrale

La radiographie du rachis entier debout de face et de profil incluant les conduits auditifs et le tiers supérieur des têtes fémorales, doit être réalisée selon un protocole strict, reproductible, en compensant une éventuelle inégalité de longueur des membres inférieurs. L’angle de Cobb, mesuré sur le cliché de face, est l’angle formé par l’intersection des droites tangentielles au plateau vertébral supérieur et inférieur des vertèbres les plus inclinées. L’état de maturité osseuse doit également être mesuré, la classification la plus utilisée étant celle de Risser.

Nouveauté : le système EOS est significativement moins irradiant qu’une radiographie standard.

b. IRM

Une IRM doit être envisagée si scoliose douloureuse, raide ou avec des signes neurologiques. Elle est recommandée chez tout sujet <10 ans, ou en présence d’une hypercyphose thoracique, car il existe un risque augmenté de retrouver une anomalie médullaire ou de la charnière occipito-cervicale, où un avis neurochirurgical est nécessaire.

3. Suivi : plus rapproché si l’enfant est jeune

Le rythme du suivi clinique et radiologique dépend de l’importance de la déformation et de l’âge du patient: entre 3 et 6 mois. Le plus important est d’adresser le patient à l’orthopédiste avant la fin de la croissance car le traitement orthopédique chez l’enfant en croissance a démontré son efficacité et sa bonne tolérance (avec plus de 8 heures de port, Étude BrAIST4) alors qu’après la fin de la croissance, la seule option est la chirurgie (envisagée si courbure>45°). Afin de guider la prise en charge et le suivi d’une scoliose par le médecin traitant, de récentes recommandations de bonne pratique clinique aux États-Unis précisent la nécessité ou non d’avoir recours à l’orthopédiste :

Conclusion

La scoliose est une pathologie fréquente dont la prise en charge est d’autant plus efficace que le dépistage est précoce. Le rôle du médecin traitant est de dépister des courbures débutantes, afin d’organiser le suivi et d’adresser à temps le patient à l’orthopédiste. L’examen torse nu de tout enfant en période prépubertaire doit être systématique, d’autant plus en cas d’antécédents familiaux.


Commentaire

La scoliose idiopathique est une pathologie fréquente qu’il est important de dépister en médecine générale qui voit de plus en plus de dans sa patientèle de suivi pédiatrique, notamment lors des certificats de sport. Le dépistage doit recueillir les antécédents familiaux, rechercher une gibbosité chez l’enfant torse nu penché en avant et préciser le stade pubertaire de l’enfant. La radiographie du rachis entier avec mesure de l’angle de Cobb est indispensable pour le diagnostic et le suivi. La scoliose idiopathique est la plus fréquente mais doit rester un diagnostic d’élimination. Le suivi clinique et radiologique dépend de l’importance de la déformation et de l’âge du patient, mais en moyenne tous les 3 à 6 mois. Le dépistage précoce est primordial car la prise en charge rapide avant la fin de la croissance par traitement orthopédique (corset) est efficace et bien tolérée. En fonction de l’importance de la courbure, une récente recommandation de bonnes pratiques américaine » guide le médecin généraliste dans le suivi de la scoliose et le recours au spécialiste.

De par l’existence d’un conflit d’intérêt de l’un des auteurs, nous pouvons nous interroger sur l’apport réel pour le patient du système EOS moins irradiant.


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