DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

BPCO : des traitements existes !

Bronchopneumopathie chronique obstructive, des traitements médicamenteux utiles en cas de gêne récurrente. Rev Prescrire 2016;36(392):435-443.



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire provoquée par une inflammation chronique des voies aériennes à l’origine d’une altération progressive et irréversible des débits aériens. La première cause est l’exposition régulière à la fumée du tabac, mais il existe d’autres agents irritants notamment dans le cadre d’une exposition professionnelle.

Les symptômes sont la toux chronique, les expectorations, la dyspnée, puis des épisodes d’exacerbations des symptômes plus ou moins fréquents selon la sévérité de la maladie.

Les complications sont l’insuffisance respiratoire, aiguë à l’occasion d’une exacerbation, ou chronique pouvant provoquer une hypertension artérielle pulmonaire et une insuffisance cardiaque.

Seul l’arrêt du tabac a un effet démontré pour ralentir l’aggravation de la maladie et allonger la durée de vie. Les traitements médicamenteux permettent de diminuer la gêne respiratoire. Quelle est en 2016 l’évaluation des traitements médicamenteux de base de la BPCO ?

1. Les bêta-2 stimulants

Les bêta-2 stimulants de courte durée d’action (salbutamol, terbutaline, action sur 4 à 6H) ont un effet démontré sur la dyspnée versus placebo.

Les béta-2 stimulants de longue durée d’action (formotérol, salmétérol, action sur 12H) ont démontré versus placebo une amélioration de la qualité de vie ainsi qu’une diminution du nombre d’hospitalisation pour exacerbation. Pas d’effet démontré sur la mortalité.

Les béta-2 sitmulants de très longue durée d’action (indacatérol, olodatérol, action sur 24h) n’ont pas montré de balance bénéfice risque plus favorable que celle des béta-2stimulants longue durée d’action.

L’effet sympathomimétique des béta-2 stimulants est dose-dépendant, aux doses inhalées les effets indésirables sont rares.

2. Les atropiniques

Il n’existe pas d’argument décisif pour choisir d’abord un atropinique plutôt qu’un bêta-2 stimulant.

L’atropinique de courte durée d’action (ipratropium, action sur 6-8H) a démontré peu de bénéfices versus placebo.

L’atropinique de longue durée d’action, tiotropium, (action sur 12H) a démontré versus placebo une amélioration de la qualité de vie ainsi qu’une diminution des exacerbations sans diminution de la mortalité.

Il n’y a pas de supériorité démontrée des atropiniques de très longue durée d’action (glycopyrronium, aclidinium , action de 24H), par rapport au tiotropium. De plus, ils semblent exposer à davantage d’effets indésirables cardiovasculaires graves.

Les atropiniques exposent aux effets indésirables de type atropinique, notamment cardiaques, visuels et buccaux. Ils sont moins bien évalués que les bêta-2 stimulants.

Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre tiotropium et bêta-2 stimulants concernant la mortalité, les exacerbations, ou les effets indésirables graves. De plus il y a peu d’intérêt démontré d’associer un atropinique avec un bêta-2 stimulant.

3. Les corticoïdes inhalés (CI)

En France, seuls les CI associés au B2stimulant de longue durée d’action sont autorisés dans le traitement de la BPCO.

Les CI exposent entre autres à des candidoses oropharyngées, une augmentation des risques infectieux (pneumonie, tuberculose), et des insuffisances surrénaliennes. La fluticasone semble provoquer des effets secondaires plus fréquents.

Chez les patients atteints de BPCO modérée à sévère l’association CI et bêta-2 stimulant de longue durée d’action diminue la fréquence des exacerbations mais ne réduit pas la mortalité.

Il manque des études évaluant l’association d’atropinique + corticoïde inhalés ou de trithérapie corticoïde + bêta-2 stimulant + atropinique.

4. La théophylline

La théophylline est un traitement à écarter. Son efficacité est incertaine, sa marge thérapeutique est étroite et elle expose à des effets indésirables graves ainsi qu’à des interactions thérapeutiques nombreuses.

5. Corticoïde oral

La corticothérapie orale est utile en traitement de courte durée lors d’exacerbation modérée ou grave.

La corticothérapie prolongée ne semble pas améliorer la pathologie et est à l’origine de nombreux effets indésirables.

6. Roflumilast

Le roflumilast est un anti-inflammatoire, il semble réduire faiblement la fréquence des exacerbations chez les patients BPCO sévère. Cependant la balance bénéfice-risque est défavorable contenu des effets indésirables (troubles psychiques, suicides, doute sur effet cancérogène).

Conclusion

Le premier traitement de la BPCO est l’arrêt de l’agent causal, le plus souvent le tabac.

Chez les patients présentant des symptômes intermittents, un bêta-2 stimulant de courte durée d’action à la demande tel que le salbutamol est suffisant.

Quand les symptômes sont permanents, un bêta-2 stimulant de longue durée d’action tel que le formotérol ou le salmétérol est justifié.

Le tiotropium est une alternative quand les symptômes persistent malgré le bêta-2 stimulant de longue durée d’action.

Les corticoïdes inhalés tels que la béclométasone ou le budésonide associés aux bêta-2 stimulants de longue durée d’action doivent être réservés aux patients présentant des exacerbations répétées.


Commentaire

Cet article est intéressant puisqu´il permet de hiérarchiser les traitements existants pour la BPCO.

Les confusions concernant les traitements de l´asthme et de la BPCO sont fréquents et l´on voit souvent en consultation des patients atteints de BPCO sous corticoïdes inhalés. Cet article permet de faire le point sur ces erreurs : A la différence de l´asthme, les traitements de première intention de la BPCO sont les bêta-2 stimulants et non les corticoïdes inhalés!


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