DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Antibiothérapie des pyélonéphrites aigues simples chez les femmes. Tenir compte des résistances.

Antibiothérapie des pyélonéphrites aigues simples chez les femmes. Tenir compte des résistances. Rev Prescrire ; 2014 : 34:



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Cet article est une synthèse des évaluations disponibles sur les différentes classes d’antibiotiques pouvant être proposées en traitement probabiliste des pyélonéphrites aigues simples chez les femmes adultes, en dehors de la grossesse.

Fluoroquinolone orale

Il s’agit d’une famille active sur E.Coli et à bonne diffusion rénale.

3 études réalisées entre 1990 et 2010 ont montré l’efficacité de la ciprofloxacine et la lévofloxacine, isomère de l’ofloxacine, administrées oralement pendant 5 à 7 jours avec 96% de disparition des symptômes et 99% d’ECBU stérile. Aucun essai n’a démontré de meilleure efficacité de la voie IV par rapport à la voie orale, cependant il est possible d’utiliser la voie IV dans le cas de troubles digestifs.

Le suivi européen des E.Coli résistants, reposant principalement sur des réseaux hospitaliers, retrouve un taux de résistance aux fluoroquinolones d’environ 18% en 2012 (versus 14% en 2006). La seule enquête française réalisée auprès de laboratoire de ville en 2011 fait état de 10% d’E.Coli résistants à la ciprofloxacine et 15% à la norfloxacine.

Les facteurs de risque de résistance aux fluoroquinolones identifiés sont les suivants : prise de fluoroquinolones dans les 3 à 6 mois précédents, antécédent d’infection urinaire à E.Coli résistant à la ciprofloxacine dans les 3 mois précédents et hospitalisation récente.

Les effets secondaires recensés sont les troubles neuropsychiques, la photosensibilité, les tendinopathies, les troubles de rythme ou de la conduction cardiaque et la diarrhée à Clostridium difficile.

C3G injectable

Il s’agit d’une famille active sur E.Coli et à bonne diffusion rénale.

L’efficacité clinique de la ceftriaxone sur les pyélonéphrites aiguës simples a été démontrée dans un essai randomisé en 2002 avec 91% de disparition des symptômes.

Il s’agit d’un traitement à réserver aux cas où l’utilisation des fluoroquinolones est impossible à cause d’un risque de résistance ou d’effet secondaire.

Le suivi européen des E.Coli résistants retrouve un taux de résistance aux C3G d’environ 10% en 2012 (versus 2% en 2006). L’enquête française auprès de laboratoire de ville de 2011 fait état de 4% d’E.Coli résistants à la céfotaxime.

Les effets secondaires des C3G recensés sont les réactions d’hypersensibilité, les neutropénies, l’insuffisance rénale, la diarrhée à ´Clostridium difficile´ et la douleur au point d’injection.

Aminoside

Il s’agit d’une famille active sur E.Coli et à bonne diffusion rénale.

Ils n’y a aucune évaluation des aminosides en monothérapie probabiliste dans le cas de PNA simple cependant certains guides de pratique clinique proposent la gentamicine comme alternative. Du fait de ses effets indésirables graves et irréversibles (néphrotoxicité, ototoxicité) sont usage doit rester exceptionnel lorsqu’un aucun autre antibiotique probabiliste ne paraît envisageable.

Conclusion

Le traitement antibiotique probabiliste de premier choix des pyélonéphrites aigues simples est la ciprofloxacine ou l’ofloxacine par voie orale pendant 7 jours.

En cas de facteurs de risque de résistance aux fluoroquinolones il est préférable d’opter pour la ceftriaxone injectable.

Une surveillance de résistances des E.Coli et des échecs cliniques des traitements probabilistes en ville devrait être organisé afin de rationaliser le choix des antibiotiques.


Commentaire

Cet article est intéressant car il fait l’état des lieux des antibiothérapies probabilistes dont nous disposons pour traiter une pyélonéphrite simple tout en argumentant leur hiérarchisation.

Au travers de cette hiérarchisation l’auteur soulève le problème de l’émergence de résistance aux antibiotiques. L’évaluation du risque de résistance est un réflexe à avoir avant de prescrire un antibiotique.

Nous n’avons pas d’explication complémentaire concernant les résultats d’efficacité paraclinique des fluoroquinolones notamment à quel moment ont été faits les ECBU de contrôle.

Tout comme dans les dernières recommandations de 2014 (http://www.infectiologie.com/site/consensus_recos.php) les aminosides apparaissent comme un 3ème choix cependant sa place en pratique clinique reste très limitée.


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