DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Comment prendre en charge la fibrillation auriculaire du sujet âgé

Massoure PL, Sacher F, Derval N, et al.Fibrillation auriculaire du sujet âgé Rev Prat ; 2009 : 1365-1369



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

La fibrillation auriculaire est une pathologie grave. Le taux de mortalité des patients en fibrillation auriculaire est le double de celui des patients en rythme sinusal. La mortalité est liée à un événement cardiovasculaire dans deux tiers des cas. Une cardiopathie est associée dans plus de 50 % des cas, une hypertension artérielle est présente dans 60 % des cas après 65 ans. C’est une pathologie fréquente du sujet âgé, 70 % des patients en fibrillation auriculaire ont entre 65 et 85 ans.

Elle expose le sujet de plus de 75 ans à un risque accru d’accident vasculaire cérébral.

Diagnostic

Les circonstances de découverte sont :

15 % des fibrillations auriculaires sont asymptomatiques.

Le diagnostic est basé sur l’électrocardiogramme.

Les moyens de dépister la fibrillation auriculaire paroxystique sont :

Prise en charge

Les recommandations actuelles ne proposent pas de stratégie spécifique pour les patients de plus de 75 ans.

Le simple contrôle de la fréquence cardiaque est acceptable pour les patients ayant des symptômes mineurs : les BB- et les IC non dihydropyridiques sont indiqués en première intention, les digitaliques en cas d’insuffisance cardiaque.

En cas de FA mal tolérée ou après échec du traitement antiarythmique, une cardioversion médicamenteuse et/ou électrique est proposée.

Chez le patient âgé, sauf contre-indication, un traitement antithrombotique est recommandé, que la fibrillation auriculaire soit permanente ou paroxystique et avec un risque d’événement thromboembolique élevé ou modéré.

Niveau de risque d’événement thromboembolique :

Élevé : ATCD d’AVC ou embolie périphérique , Prothèse valvulaire mécanique , Sténose mitrale rhumatismale, Thrombus atrial en échocardiographie transoesophagienne.

Si 1 FDR : AVK (INR cible entre 2 et 3 sauf prothèse valvulaire mécanique [au moins > 2,5 selon le type de prothèse]).

Modéré : Âge> ou = 75ans , Insuffisance cardiaque (FEVG< 35 %) , Diabète, HTA

Si 1 FDR : au choix AVK ou aspirine (81 à 325 mg/j)

Si > ou 2 FDR : AVK (INR entre 2 à 3, si risque hémorragique élevé et âge > 75 ans : INR cible 2 [entre 1,6 et 2,5]).

Le risque embolique diminue de 60 % sous anticoagulant, et seulement de 20 % sous aspirine. L’association aspirine et clopidogrel est nettement inférieure aux anticoagulants (prévention moindre des accidents vasculaires cérébraux, plus d’hémorragies graves)

Conclusion

La prescription d’anticoagulant doit être individualisée après 80 ans car le risque d’hémorragie majeure est 3 fois plus important.

L’éducation thérapeutique reste la règle à tout âge : carnet de suivi des INR, questionnaires d’autoévaluation, information à la famille, évaluation du risque de chute.


Commentaire

La fibrillation auriculaire du sujet âgé est une pathologie grave et fréquente dont le traitement est à adapter au cas par cas selon le terrain et les comorbidités, le rapport bénéfice/risque étant difficile à définir.

Cet article nous indique que l´age du patient ne doit pas être un frein à l´instauration d´un éventuel traitement anticoagulant en tenant compte du risque hémorragique.


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