DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

VIH et traitements antirétroviraux: un risque fracturaire revu à la baisse

Yin, Michael T; Shi, Qiuhu; Hoover, Donald R, et al, Fracture incidence in HIV-infected women: results from the Women's Interagency HIV Study , AIDSON LINE, 10.1097/QAD.0b013e32833f6294



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

La plupart des études actuelles sur le risque ostéoporotique associé à l´infection par le VIH ou à son traitement sont assises sur des données de mesure de la densité osseuse, les données cliniques assises sur le risque fracturaire objectif sont rares.

Les auteurs ont mesuré le délai entre l´entrée dans l´étude et la survenue de la première nouvelle fracture, en quelque site que ce soit, chez 1728 patientes porteuses du VIH et 663 patientes indemnes du VIH participant à la Women´s Interagency HIV Study (WIHS). La WIHS est une cohorte de femmes constituée en 1993, dans le but d´évaluer l´impact de l´infection par le VIH dans la population féminine des USA. Le coeur de l´étude est un entretien détaillé, une fois tous les six mois, associé à un examen physique et gynéccologique, ainsi qu´à un bilan biologique. De nombreuses sous-etudes sont associées à cette cohorte.

Les accidents fracturaires étaient recueillis une fois par semestre, sur l´interrogatoire de la patiente. Les facteurs de risque fracturaire autres que le VIH étaient recueillis pour l´élimination des facteurs confondants

A l´entrée dans l´étude, les femmes infectées étaient plus âgées (40 +/- 9 vs. 36 +/- 10 ans, P < 0.0001), plus souvent ménopausées, plus souvent porteuses du VHC et de poids plus faible que les femmes non ménopausées. Parmi les femmes porteuses du VIH, le taux moyen de CD4 était de 482 par mm3, 66% étaient traitées par antirétroviraux. L´incidence globale des fractures ne différait pas entre les femmes porteuses et non porteuses du VIH (1,8 vs 1,4 pour cent personnes-années, p=0,18). En analyse multivariée, les facteurs associés à la survenue d´un événement fracturaire étaient l´origine ethnique (les blanches étant plus exposées que les africaines-américaines), l´infection par le VHC, la créatininémie, mais pas le statut sérologique pour le VIH. Au sein des patientes porteuses du VIH, les facteurs prédictifs d´un événement fracturaire étaient l´âge, la race blanche, la consommation de tabac, et l´existence d´un antécédent d´événement classant SIDA.

Les auteurs concluent que le fait d´être porteuse du VIH est un facteur de risque de fracture dont l´importance est en tout cas bien moindre que les autres facteurs classiquement identifiés.


Commentaire

Ce travail est intéressant en raison de la question posée: c´est bien l´incidence objective des fractures qui est analysée, et non des données radiologiques de type densité osseuse.

On notera que la WIHS, pour ancienne qu´elle soit, ne présente pas les caractéristiques d´une étude cas-contrôle stricte où les patientes seraient appariées individuellement à des témoins comparables. Son intérêt est la qualité et l´ancienneté de son suivi.

Globalement, les patientes porteuses du VIH, bien qu´elles aient un poids plus faible et soient plus souvent ménopausées, n´ont pas un risque fracturaire plus élevé que les autres. Cette impression, issue de l´analyse globale, est confirmée par l´analyse multifactorielle.

Ce travail est un résultat important en faveur du caractère limité du risque fracturaire lié au VIH et à son traitement. Il doit être confirmé par des études ciblées, de méthodologie adaptée, qui sont d´ailleurs en cours...


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