DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Tai Chi dans la fibromyalgie, ça marche !

WANG C, SCHMID C, RONES R, et al.A Randomized Trial of Tai Chi for Fibromyalgia N Engl J Med ; 2010 : 363:734-754



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Etant donné l’efficacité modérée des traitements actuels dans la fibromyalgie, les auteurs se posent la question d’une intervention globale agissant à la fois sur une composante mentale et corporelle de la maladie. .

L’objectif est de comparer l’effet du tai chi à un programme d’hygiène de vie et d’exercice d’étirements chez les patients souffrants de fibromyalgie.

Le critère de jugement principal est la modification du score fibromyalgia impact questionnaire (FIQ) à 12 semaines. Ce score validé, côté sur 100, prend en compte : la douleur, la fatigue, la raideur, la dépression, l’anxiété, les difficultés professionnelles, et le bien être général.

Le design est une étude randomisée avec deux bras parallèles conduite dans un centre unique. Les patients sont en aveugle du traitement comparateur.

Les patients, inclus entre 2007 et 2008, répondent aux critères de fibromyalgie de l’ACR, n’ont jamais fait de tai chi et ne souffrent pas de maladies connues pour être associées aux symptômes de fibromyalgie.

Ils continuent librement tout traitement médicamenteux prescrit avant ou pendant l‘étude.

L’intervention consiste en 2 séances de tai chi de 60 minutes par semaine pendant 12 semaines. Il n’y a qu’un seul professeur de tai chi durant l’ensemble de l’étude.

Le comparateur consiste en 2 séances par semaine pendant 12 semaines. Ces séances consistent en 40 min de conseils hygiéno diététiques et 20 minutes d‘étirements. Il y a de multiples intervenants.

L’étude montre une différence significative au risque 5% entre les deux groupes avec une différence moyenne de 18 points (sur 100) en faveur du groupe tai chi à 12 semaines.

Ces résultats semblent persister à 24 semaines.

Le tai chi semble également améliorer les critères de jugement secondaire (score de sommeil, de douleur chronique, de qualité de vie, test de marche de 6 minutes).

L’utilisation de médicaments n’était pas significativement différente dans les deux groupes.

Aucun effet secondaire n’est survenu.


Commentaire

Mon commentaire

Choix du comparateur :

Le choix du comparateur est intéressant. Peut-on comparer efficacement des séances d’exercice pendant une heure et des séances consistant principalement en 40 min d’éducation « orale » ?

Le comparateur semble dans ce contexte très difficile à choisir, mais je ne suis pas intimement persuadé que les auteurs comparent des programmes « a priori équivalents »

Egalement, dans le groupe contrôle, il y a de multiples intervenants, versus un unique professeur dans le groupe tai chi. Ceci peut contribuer à renforcer l’effet supérieur dans le groupe tai chi.

Nombre de patients :

Le calcul du nombre de patients est suspect: on annonce une puissance de 78%. Il semble que ce soit un calcul de puissance a posteriori. Pire encore, on a l’impression que le nombre de patients inclus était inférieur à celui prévu mais que par chance, la différence observée était supérieure à celle attendue. In fine, on ne connait pas la puissance du test….

Généralisibilité :

Le problème de cette étude monocentrique avec un seul professeur de tai chi est véritablement la généralisibilité des résultats. Impossible de donner la part de l’effet « professeur »…

Par ailleurs, les participants ont été très fortement encouragés à suivre les programmes proposés (engagement oral et écrit, comptabilisation des séances manquées). Dans la « vraie vie », je pense que les séances seraient plutôt hebdomadaires et l‘observance inférieure.

Au total… Est-ce que cette étude va m’apporter quelque chose ?

Oui. Car il n’y a pas de thérapeutique efficace dans la maladie.

Même si l‘effet sur la maladie était moindre (voire inexistant), l’inocuité probable du tai chi permet de conseiller sans arrière pensée les patients à pratiquer ce sport.


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