DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

L'alcoolisme en ville...il faut s'accrocher!

Henri Jean Aubin, Amine Benyamina, Laurent Karila, Amandine Luqiens, Michel Reynaud.Stratégies actuelles de prise en charge des troubles de l'alcoolisation.La Revue du praticien 2011;vol.61; p.1373-1377



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

La prise en charge des patients alcooliques en ville est souvent mal perçue.Toutefois, 50 à 60 % des patients sont significativement améliorés 1 an après un traitement avec une bonne stabilité entre 3 et 5 ans.

Les modalités de prise en charge de patients consommant de l'alcool se divisent en 2 thèmes: des interventions brèves et le traitement médicamenteux ambulatoire. Le traitement résidentiel est aussi envisagé.

Les interventions brèves s'adressent aux patients présentant des troubles peu sévères ou pour une première étape de prise en charge ou aux patients se livrant au Binge Drincking.Elles consistent,d'une part, en un repérage grâce à des auto questionnaires (AUDIT, CAGE)et des dosages biologiques (GGT, VGM, transaminases), d'autre part sur des bases de thérapies motivationnelles résumées par l'acronyme FRAMES (Feed back,Responsability, Advice, Menu, Empathy, Self Efficacity)ou le patient joue un rôle central tant sur la décision de changement et de prise en charge que sur le choix de l'objectif à atteidre modifiant ainsi les rapports:moins une approche paternaliste qu'une approche responsabilisatrice.

Le traitement médicamenteux s'adresse aux patients visant l'abstinence.Il se constitue de 2 phases.

  1. Première phase: le traitement du syndrome de sevrage constitué de benzodiazépines type diazépam per os en traitement court (traitement de référence)en cas de syndrome de sevrage cliniquement significatif.
  2. Deuxième phase: la prévention de la rechute ou maintien de l'abstinence.Pour ce faire, il existe 3 classes thérapeutiques:
    • -antagoniste des récépteurs opioïdes la naltrexone (Revia)1 cp 50 mg/j efficace en prévention de rechute en cas de dérapage, contre indiqué en cas d'insuffisance hépato cellulaire et la prise concommitante d'un traitement substitutif opiacé;
    • -les modulateurs des récepteurs N methyl D Aspartate l'acamprosate (Aotal) 2 cp 3 fois/j efficace pour le maintien d' une abstinence stricte, contre indiqué en cas d'insuffisance rénale;
    • -les inhibiteurs de l'acétaldéhyde déshydrogénase, disulfirame (Esperal)pour l'abstinence stricte, la prise d'alcool concommittante provoquant rapidement des symptômes aversifs.Ce procédé nécessite une supervision (médecin, conjoint)et la mise au point d'un contrat tripartite impliquant le patient, le superviseur et le prescripteur mettant en valeur la responsabilité et la libre décision du patient.

Une supplémentation par Vitamine B1 a un intérêt chez les patients alcoolodépendants de longue durée aynt plus de risque de présenter des carences ayant pour conséquences une polyneuropathie périphérique et un syndrome de gayet Wernicke. Pas de consensus concernant le dosage ou la durée du traitment.

Le traitement résidentiel s'est considérablement amélioré ces dernières années compte tenu de l'élargissement de la couverture territoriale et de l'amélioration du système de soins, organisé en trois niveaux de prise en charge en fonction du sevrage à entreprendre (simple, complexe).Il est indiqué en cas d'antécédents de délirium tremens ou de crises convulsives, de fragilité somatique, de détresse psychologique et sociale.

L'abstinence est un élément incontournable du traitement mais il semble que viser une cible moins exigeante est possible et permet d'offrir une stabilité de consommation.En effet, certain patients refusant l'arrêt total se stabilisent tout en consommant de l'alcool et ne sont pas forcément voués à l'echec.On pourrra leur proposer alors de faire un monitoring rapporté dans le dossier médical, permettant de responsabiliser le patient et d'eventuellemnt les amener à réviser leur position sur leur propres objectifs.


Commentaire

La prise en chage du patient alcoolique en ville est complexe.

L'article ne parle pas des modalités de remboursement par la sécurité sociale.

L'étudiant en médecine rencontre ses premiers patients alcooliques dans un contexte difficile: en général en garde d'urgences. Le patient lui est amené par les pompiers, il n'a aucun souhait personnel de soins et va signer sa pancarte dans les trois heures qui suivent. Tous les médecins en conçoivent un contre transfert négatif fort.

C'est contre ce phénomène de contre transfert négatif que nous devons lutter, pour nous mettre à accueillir vraiment les patients alcoolo dépendants, à leur offrir une aide et une prise en charge. Elle est maintenant possible, bien codifiée, et simple à condition de s'accrocher!... et de ne pas baisser les bras à la première rechute.


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