DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Un essai contrôlé randomisé évaluant l'intérêt d'une trithérapie antirétrovirale d'un an débutée pendant la primo-infection VIH

The spartac trial investigatorsShort-Course Antiretroviral Therapy in Primary HIV Infection N Engl J Med ; 2013 : 368:207-217



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

Règles éditoriales du site


Résumé de l'article

Introduction

L´efficacité des trithérapie antirétrovirale (ARV) est clairement établie, mais leur utilisation dès la primo-infection reste mal codifiée et d´utilité incertaine. Des effets importants de l´infection par le VIH sur le système immunitaire surviennent rapidement après la contamination, et une efficacité sur le taux de CD4 à long terme a été suggérée dans quelques études. Cette étude SPARTAC, contrôlée et randomisée, a évalué l´efficacité d´une trithérapie ARV séquentielle d´un an débutée dès la primo-infection sur le délai avant initiation du traitement ARV au long court.

Méthode

Après randomisation, 366 patients infectés par le VIH au stade de la primo-infection (2 à 24 semaines après la séroconversion), sans indication à l´initiation d´une trithérapie ARV au long cours, ont été répartis dans 3 bras : 123 reçoivent une trithérapie antirétrovirale standard pendant 48 semaines, 120 reçoivent la même trithérapie et 123 reçoivent un placebo. L’événement d'intérêt était l'initiation d'une trithérapie ARV au long cours. L´étude a durée 3.5 ans, avec 11 perdus de vue.

Résultats

Dans le groupe ´48 semaines´, une trithérapie ARV au long cours était débutée en moyenne 65 semaines après l´arrêt du traitement ARV, avec un intervalle de confiance allant de 17 à 114. Une analyse en sous-groupe montre une tendance à un effet plus important chez les patients inclus dans les 3 mois suivant la date d´infection présumée (différence de délai moyen à 92 semaines, IC à 95% [45 - ∞,]).

Conclusion

Dans cette étude, une trithérapie ARV débutée en primo-infection VIH n´a permis pas d´épargne thérapeutique : le délai entre l´arrêt des ARV et la reprise du traitement au long cours dans le groupe traité a été similaire au délai entre la primo-infection et l´initiation d´une trithérapie ARV au long cours dans le groupe placebo.


Commentaire

Au total, les patients des trois groupes l´étude auront une prescription de trithérapie ARV pendant la même durée au cours de leur vie. La trithérapie ARV séquentielle précoce ne permet pas de gagner du temps de vie sans traitement , le statut immunologique se dégrade de la même façon après l´arrêt de ce traitement séquentiel que dans l´évolution naturelle sans traitement. Sur le plan méthodologie,on peut se poser la question du caractère "précoce" de la trithérapie car un délai de 24 semaines depuis la sero conversion n'est pas négligeable : presque deux ans ! Un argument pour ne pas traiter systématiquement les primo-infection VIH, et/ou pour ne pas interrompre le traitement lorsqu´il est initié sans indication reconnue ?

Le groupe des patients dont la contamination était la plus récente a semblé tirer un bénéfice supérieur de la trithérapie ARV séquentielle, avec un temps d´épargne thérapeutique significatif, mais il s´agit d´une analyse en sous-groupe de faible niveau de preuve : a mieux évaluer.


Ce site respecte les principes de la charte HONcode de HON Ce site respecte les principes de la charte HONcode.
Site certifié en partenariat avec la Haute Autorité de Santé (HAS).
Vérifiez ici.

Port folio étudiant



© JP AUBERT, A EDDI