DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Comment répondre à une plainte de mauvais sommeil ? Quelles sont les alternatives aux "somnifères" réclamés par nos patients ?

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Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

Le mauvais sommeil est une plainte fréquente en médecine générale. Il correspond à diverses impressions : difficultés d’endormissement, sommeil non réparateur, maintien du sommeil difficile.

Conséquences d’un mauvais sommeil :

- Fatigue diurne

- Sensation de manque d’énergie

- Troubles de la concentration

- Troubles de la mémoire.

Repérer les facteurs de mauvais sommeil :

- Difficultés personnelles (professionnelles, familiales, etc…)

- Perturbations de l’environnement (bruit, lumière, …)

- Perturbations du rythme veille-sommeil imposées

- Prise d’excitants, excès alimentaires

- Médicaments (amphétamines, corticoïdes, antiparkinsoniens, bétabloquants, nicotine)

- Syndrome de sevrage (cannabis, médicaments)

Prise en charge
1/ Mesures non médicamenteuses :

- Recherche de facteurs de mauvais sommeil

- Eviter la consommation de stimulants dans les 4 à 6 heures qui précèdent le coucher

- Limiter la consommation d’alcool

- Eviter les repas abondants

- Eviter une activité physique dans les heures qui précèdent le coucher

- Rendre la chambre propice au sommeil

- Horaire régulier de coucher et de lever

- Renforcer le conditionnement associant la chambre à coucher et le sommeil (thérapies cognitives et comportementales « contrôle par le stimulus »)

2/ Acupuncture

Peu d’effet.

3/ Phytothérapie :

- Valériane, extraits aqueux ou hydroalcooliques de titre faible (seule évaluée cliniquement)

- Autres plantes non évaluées mais paraissant sans effet indésirable notable : oranger, mélisse, verveine odorante, tilleul.

- Plantes à écarter : cimifuga, ballote, anémone pulsatille.

4/ Traitements médicamenteux :
• Benzodiazépine et apparentés (zopiclone, zolpidem) :

- Balance bénéfice/risque parfois acceptable (posologie minimale, courte période, avec planification de l’arrêt dès la prescription et information quant aux effets indésirables)

- Premier choix : Oxazépam (Seresta ®) ou témazépan (Normison®) avec demi-vie et délai d’action intermédiaires et sans métabolite actif

- Zolpidem (Stilnox ®), zopiclone (Imovane®) avec demi-vie courte

- Une accoutumance à l’effet hypnotique apparait en quelques jours à quelques semaines avec diminution voire disparition de l’effet hypnotique

- Une dépendance s’installe parfois rapidement

- Risque de troubles résiduels de la vigilance et accidents si pris le soir ou dans la nuit , troubles de la mémoire

• Anti-histaminiques H1 sédatifs :

- Doxylamine (Donormyl ®) et diphénhydramine (Nautamine®)

- Effets indésirables atropiniques

- Attention chez les insuffisants rénaux (accumulation)

• Pas de mélatonine (Circadin®) :

pas plus efficace qu’un placebo à court terme et effets indésirables mal cernés.

• Pas d’anti-histaminiques H1 neuroleptiques :

trop d’effets indésirables.

• Attention chez les personnes âgées :

déficits fonctions cognitives et motrices, confusion, insomnie réactionnelles, chutes.

• Femme enceinte :

éviter les médicaments , si vraiment besoin : doxylamine.

Conclusion

En cas de plainte de mauvais sommeil, privilégier les mesures non médicamenteuses.

Si un médicament parait incontournable, et que la phytothérapie n’a pas été satisfaisante, les benzodiazépines et apparentés et les anti-histaminiques H1 peuvent être acceptables sous réserve de signaler leurs effets indésirables dès la première prescription et de planifier l’arrêt.


Commentaire

Cet article nous fournit les éléments clés pour faire face à une plainte de mauvais sommeil avec plusieurs alternatives aux « somnifères » trop souvent réclamés par les patients , mais également des conseils en cas de prescription médicamenteuse nécessaire qui nous permettent d’être plus confiants et moins coupables lorsque nous cédons à la demande.


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