DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

VIH: un chiffre stable de diagnostics, et une épidémie qui change pourtant de visage

Cazein F, Lot F, Pillonel J, Découvertes de séropositivité VIH et sida – France, 2003-2012, BEH 2014;9-10;154-162



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

INTRODUCTION

La surveillance de l'infection à VIH et du SIDA en France a pour objectif de connaitre le nombre et les caractéristiques des personnes découvrant leur séropositivité VIH, d'en suivre l'évolution, et de fournir des données permettant d'estimer l' incidence.

Cet article présente les données de surveillance des diagnostics d'infection à VIH en France en 2012, et leur évolution depuis 2003.

METHODES

En France la surveillance du VIH s'appuie sur la déclaration obligatoire, DO-VIH mise en place en 2003. Elle permet en effet d'estimer le nombre de découvertes de séropositivité.

Un indicateur de diagnostic précoce/tardif combine le stade clinique et le nombre de CD4.

RESULTATS

Découvertes de séropositivité

Après une diminution significative entre 2004 et 2008, le nombre de découvertes de séropositivité s'est stabilisé à environ 6200 par an.

Sexe, age, origine

La proportion d'homme continue à augmenter 69% en 2012 contre 57% en 2003, ainsi que celle de personnes nées en France, 54% contre 41%.

Mode de contamination probable

On note une diminution du nombre (environ 3500) de découvertes chez les hétérosexuels. Au contraire on observe une augmentation chez les hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) estimé à 2600, +14% entre 2011 et 2012 alors que depuis 2003, environ +3% par an.

Circonstance de diagnostic

Le motif de dépistage le plus fréquent restait, en 2012, la présence de signes cliniques liés au VIH (31%, en diminution depuis 2007, p<10 -3 ) ; dans un quart de ces cas, il s'agissait de signes de primo-infection et, dans les autres cas, de signes d'infection plus avancée.

Les motifs suivants de dépistage, par ordre de fréquence étaient une exposition récente au VIH, puis un bilan systématique et enfin un bilan orienté.

Caractère précoce ou tardif du diagnostic

La répartition par stade clinique et statut immunologique est stable par rapport à 2011. Selon l'indicateur, 39% des découvertes étaient précoces et ce plus fréquemment en ville, chez les moins de 25 ans et les HSH, alors que 27% étaient tardives, principalement chez les personnes de plus de 50 ans et les hommes hétérosexuels.

Répartition géographique

Le nombre de découvertes de séropositivité rapporté à la population était plus élevé dans les départements français d'Amérique et en Île-de-France.

CONCLUSION

Malgré des progrès, notamment dans la découverte des séropositifs HSH au stade précoce, les diagnostics tardifs sont encore très fréquent, ce qui souligne la nécessité de poursuivre les efforts en terme de dépistage du VIH dans la population générale.


Commentaire

La stabilité apparente des chiffres de dépistages (6200 contaminés par an) recouvre une hétérogénéité des épidémiologies par groupe populationnel, puisque la proportion de femmes, notamment d'origine subsaharienne, diminue constamment cependant que la proportion d' HSH augmente. Il est probable que la part importante de femmes africaines dans les dépistages du début des années 2000 correspondait à un groupe populationnel fortement prévalent, mais aujourd'hui majoritairement déjà dépisté, et l'incidence dans cette population est modeste.

Avec plus de 14% entre 2011 et 2012 chez les HSH, cette population est donc à cibler et la question de l'existence de rapports HSH doit être posée à tous les hommes consultant de médecine générale.

La proportion de sérologies proposées face à une primo-infection clinqiue est probablement faible, puisque seulement environ 8% (un quart de 31 %) des patients sont diagnostiqués à cette occasion, alors qu'on sait par ailleurs que la primo-infection clinique est très fréquente lors du début de la maladie. Des actions de formation en vue de favoriser le diagnostic précoce (et non seulement le dépistage) sont indispensables.


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