DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Addictions à la cocaïne: de nouvelles pistes thérapeutiques

Karila L and Reynaud M.Une approche thérapeutique combinée dans l´addiction à la cocaïne Rev Prat ; 2009 : 59:830-833



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

introduction

De nombreux travaux sont en cours pour explorer la possibilité d´une approche médicamenteuse de l´aide au sevrage de la cocaïne. Si aucun des produits cités ci-dessous n´a pour l´instant reçu une AMM dans cette indication, il est intéressant de savoir qu´ils sont des pistes futures dont le développement doit être suivi...

agents glutamatergiques

Trois agents glutamatergiques ont montré un intérêt dans le traitement du sevrage de cocaïne.

La N-acétylcystéine (eh, oui, ce bon vieux MUCOMYST...) a montré, à des doses de l´ordre de 1200 mg par jour, un effet sur le niveau de consommation de cocaïne, et la réduction de la sensation de craving. Il faut noter que le nombre d´études est faible, et qu´elles portent sur de faibles effectifs pour l´instant.

Le modafinil est actuellement utilisé sous le nom de MIODODAL dans le traitement de la narcolepsie ou de l´hypersomnie idiopathieque. Plusieurs études multicentriques randomisées en double aveugle contre placebo, ayant inclus jusqu´à 210 patients pour l´une d´elle, montrent que son utilisation est associée à une réduction de la consommation de cocaïne, ainsi qu´à un effet psychostimulant.

Le tomiramate est un nouvel anticonvulsivant et antimigraineux utilisé depuis quelques années dans ces indications sous le nom d´EPITOMAX. Quelques études sur des effectifs faibles ont montré qu´il semblait augmenter le taux d´observance de l´abstinence de cocaïne, et qu´il réduisant la sensation de craving.

agents GABAergiques

Le baclofène est utilisé sous le nom de LIORESAL dans certaines contractures rebelles liées à des affections neurologiques, pourrait avoir un effet sur la réduction de la consommation, mais les première études sont contradictoires.

Deux autres molécules de ce groupe des agents GABAergiques doivent être suivies dans leur évaluation: la vigabatrine et la tiagabine.

En revance l´acide valproïque (DEPAKINE) et la carbamazépine (TEGRETOL) n´ont pas montré d´efficacité.

Agents dopaminergiques

Trois molécules interagissant avec le métabolisme de la dopamine ont montré une efficacité dans des études préliminaires, sur la consommation de cocaïne:

Vaccin anti-cocaïne

Le rationnel de son utilisation repose sur la mise en évidence de la possibilité de développer chez l´animal, comme chez l´homme, des anticorps anti cocaïne spécifiques. Or les complexes AC anti-cocaïne/cocaïne sont d´un volume trop important pour passer la barrière hémato-encéphalique.

Les sujets vaccinés devraient donc théoriquement, éprouver une réduction des effets primaires de la cocaïne. Le vaccin n´a lui même aucun effet psycho actif.

Plusieurs essais ont été effectués sur des nombres pour l´instant très restreints de sujets, montrant effectivement une réduction chez les sujets vaccinés des effets euphorisants de la cocaïne.

A suivre...


Commentaire

Pour l´instant, les données exposées ci-dessus ne sont que des pistes, mais elles incitent le généraliste à être attentif à la littérature à venir.

L´originalité de la piste vaccinale est en particulier très séduisante... mais l´évaluation de la tolérance supposera des essais sur des nombres de sujets significatifs, ce qui n´est pour l´instant pas le cas.


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