DMG PARIS DIDEROT: Revue de Presse

Traiter l'anémie par carence martiale en ville

Rev Prescrire 2016 ; 36 (390): 276-281



Remarque: ce résumé d'article a été écrit par un étudiant ou un enseignant du DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE DE PARIS 7. Il est en accès libre. La rédaction des résumés est faite dans le cadre de la REVUE DE PRESSE du DMG.

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Résumé de l'article

Introduction

La carence en fer est une des causes les plus fréquentes d’anémie chez les adultes (1 à 5 % de la population adulte)

L’anémie par carence en fer est généralement hypochrome microcytaire arégénérative.

Quel est le traitement de choix de cette anémie en ville ?

Diagnostiquer une anémie par carence en fer

Les patients atteints d’anémie par carence en fer ont des symptômes peu spécifiques : essoufflement, fatigue, palpitations, décompensations de coronaropathie.

D’autres symptômes sont attribués à une carence en fer : sécheresse de la peau et des cheveux, chutes de cheveux, malformations des ongles, intolérance au froid, irritabilité, disparition des papilles, glossite, faiblesse musculaire.

L’anémie est déterminée lorsque le taux d’hémoglobine est : inférieure à environ 13 g/dL chez l’homme, 12 g/dL chez la femme, 10,5 g/dL chez la femme enceinte.

Le taux de ferritine sérique est le reflet des réserves tissulaires. Le seuil inférieur définissant une carence en fer n’est pas consensuel : la valeur la plus citée est de 15 microg/L.

Si le patient est atteint de syndrome inflammatoire, maladie rénale ou hépatique, d’infection, de cancer, on utilise le taux de fer sérique et coefficient de saturation de la transferrine (CST) qui sont abaissés. En cas de carence, le CST est de moins de 10%.

Rechercher la cause de la carence en fer

Le fer est absorbé au niveau de l’intestin grêle. Les besoins en fer sont augmentés en période de croissance, de grossesse ou d’allaitement.

Deux causes principales se distinguent : l’augmentation des pertes de fer ou apports insuffisants.

- La carence par perte de fer

o Chez la femme : menstruations abondantes, hémorragies génitales (fibromyomes utérins) accouchement.

o Perte sanguine digestive : cancer digestif, ulcération digestive, maladie inflammatoire de l’intestin, parasitose.

Ils peuvent être causés ou aggravés par un médicament : AINS, anticoagulant, antiagrégant plaquettaire, mais aussi diphosphonates, acide nicotinique, anticholinestérasiques, baclofène.

- Carence par apports insuffisants ou malabsorption.

o Le fer dans l’alimentation est de deux types :

- héminique, contenu dans la viande, volaille, poisson, fruits de mer , absorbé à hauteur de 10% à 35%, sans modification de l’absorption par les autres aliments ou boissons ingérées en même temps

- non héminique, d’origine végétale (fruits, légumes, légumes secs) , absorbé à hauteur de 2 à 5 % , mieux absorbé en cas de prise avec des aliments riches en vitamine C , moins bien si associé à aliments ou boissons contenant des phytates (céréales), tannins (thé), polyphénols (céfé, chocolat), ou calcium (lait)

Il faut faire particulièrement attention aux personnes végétariennes et aux personnes âgées.

o La diminution de l’absorption digestive est possible en cas de maladie coeliaque, gastrite atrophiante, MICI, infection par Helicobacter Pylori.

Supplémenter en fer

- Encourager une consommation suffisante d’aliments riche en fer.

- On prescrit par voie orale 100-200 mg de fer élément/jour sous forme de sels ferreux.

- Espacer avec une prise de médicaments à risque d’interactions médicamenteuses de 2-3h tels que : IPP, antiacides : médicaments à base de calcium, magnésium, sous forme de carbonates, oxalate, phsophates, sels de zing, cyclines, fluoroquinolones, levothyroxine, dolutégravir, pénicillamine, etc.

- Pour éviter les effets indésirables digestifs,

o Choisir une spécialité peu dosée en fer

o Débuter le traitement à faible dose quotidienne puis augmenter progressivement sur 4 à 5 jours, fractionner la dose journalière en plusieurs prises

o Prendre le fer pendant ou juste après un repas, en position debout ou assise, attendre au moins une demi-heure avant de s’allonger.

o Diminuer la dose quotidienne si apparition de troubles digestifs,

- Exemples de spécialités : « Fumafer » 66 mg de fer/gelule, « Tardyferon » 80 mg de fer/cp, « Timoferol » 50 mg/cp

- Prévenir de la coloration noire des selles, parfois de la coloration des dents réversible à l’arrêt du traitement.

- Autres effets indésirables :

o Ulcérations digestives : penser à l’oesophagite en cas de douleurs rétrosternales

o Hypersensibilité

La surcharge en fer peut entraîner une intoxication aigue : à partir de 20 mg/kg de poids corporel, elle donne des troubles digestifs graves, des hémorragies digestives, des troubles de la coagulation.

Cas de la femme enceinte

- L’anémie par carence en fer est associée à des accouchements prématurés et des petits poids de naissance plus fréquents. Un excès d’apport en fer chez des femmes enceintes non anémiées semble augmenter les risques d’hypotrophie fœtale et de prématurité ainsi que d’HTA maternelle.

- En pratique, il faut rechercher l’anémie par carence en fer, le traitement est le même qu’en absence de grossesse.

Echec de la voie orale

- Rechercher une carence associée en vitamine B12 ou B9,

- Une persistance des pertes sanguines,

- Un défaut d’observance lié à des troubles digestifs par exemple,

- Si carence en fer réfractaire au traitement oral, envisager en dernier recours le fer intraveineux de type saccharose, les réactions d’hypersensibilité sont fréquentes.

Commentaires

J’ai trouvé cet article intéressant car il offre des conseils pratiques adaptés à la médecine de ville sur un problème fréquent.

Néanmoins, il manque d’informations sur les explorations de la carence en fer. Chez la femme enceinte, doit-on rechercher une autre cause en dehors de la grossesse à la carence ?

Doit-on rechercher systématiquement une origine digestive chez la femme non gravide ou peut-on se contenter d’un bilan gynécologique ?


Commentaire

J’ai trouvé cet article intéressant car il offre des conseils pratiques adaptés à la médecine de ville sur un problème fréquent.

Néanmoins, il manque d’informations sur les explorations de la carence en fer. Chez la femme enceinte, doit-on rechercher une autre cause en dehors de la grossesse à la carence ?

Doit-on rechercher systématiquement une origine digestive chez la femme non gravide ou peut-on se contenter d’un bilan gynécologique ?


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